Une fée (du latin fata, pluriel neutre de fatum, « destin », interprété comme un féminin) est une créature surnaturelle, issue des croyances populaires (folklore), des mythologies anciennes ou de la littérature fantastique.
* Au pluriel, « les fées » désignent une communauté désignée parfois par Petit Peuple, Bon Peuple, Peuple des Fées ou par d'autres euphémismes, rassemblant une multitude de créatures de la mythologie nordique et du folklore païen : les lutins, elfes, trolls, gnomes…
* Dans la culture moderne, la fée est généralement décrite comme une créature humanoïde féminine, ayant des pouvoirs surnaturels comme par exemple la capacité de voler, de lancer des sorts ou d'influencer le futur. L'oubli et l'assimilation des folklores ont créé une confusion, et finissent par amalgamer autour d'une vision identique (fée Fata), des créatures aux noms et aux caractéristiques parfois opposées, issues de langues et traditions distinctes.
* Devenues sujet de la littérature fantastique (puis du cinéma), les fées regroupent également des créatures purement imaginaires : les créatures fantastiques
* En tant qu'adjectif, fée se définit dans le dictionnaire de Furetière (1694) comme une « chose enchantée par quelque puissance supérieure, des armes fées, qui ne peuvent être percées » (exemple : la clef fée du conte de la Barbe bleue).
Féerie : légendes et croyances:
Polysémie et étymologie:
Le mot fée provient du latin fata, lui-même issu de fatum : la destinée. L'étymologie laisse donc penser que la fée serait liée au destin, dotée d'un don de prédiction ou bien d'une capacité à influencer le destin. Cette racine latine, renvoie donc à une créature tutélaire, celles qui se penchent sur le berceau d'un nouveau-né pour apporter protection et grâces magiques. Cette définition est une référence aux trois Moires, divinités gardiennes du Destin, de la mythologie grecque (les Parques de la mythologie romaine). Avec la fée fata, on retrouve aussi l'archétype classique des fées « matrones », comme dans La Belle au bois dormant.
Le terme moderne « fée », était autrefois utilisé également comme adjectif, tel « fé » ou « faé », en ancien français. On l'utilisait par exemple à propos d'un bois faé ou d'un bijou fé. L'adjectif prenant alors le sens « d'enchanté », touché par une magie. On utilise également le verbe féer, enchanter ou être enchanté. Cet emploi élargissait la signification des fées ; elles avaient le don de lancer des sorts, les enchantements, illusions capable d'altérer les émotions et les perceptions, et étaient dotées ainsi de la capacité d'apparaître impressionnantes, terrifiantes ou invisibles.
Notons qu'en français moderne, outre un usage restrictif comme nom, fée a le genre grammatical féminin, ce qui accentue certainement la caractéristique sexuée féminine, d'une vision moderne de la fée.
Mais dans d'autres cultures occidentales, fée est traduit par un mot sans lien avec la racine latine fata. Par exemple, les cultures irlandaises ou scandinaves, avec les racines sidh ou alf, issus du gaëlique ou du norrois. On constate alors, que la définition de la nature et du rôle des fées est beaucoup moins restrictive, autant dans l'étymologie que dans le folklore féerique.
Cette comparaison des traductions, permet d'apporter une définition plus globale en se basant sur les références identiques entre les différents folklores :
* La fée est une créature surnaturelle et magique, souvent humanoïde et intelligente, liée aux forces de la nature (ou l'Autre Monde), et vivant en marge du monde des humains.
Cette définition élargie des fées, permet alors de rassembler autour du mot "fée" des créatures qui semblent présentes dans toutes les cultures : Les elfes et trolls scandinaves, les bansheeds celtes, les apsaras indiens, les kitsunes japonais…
Survivance des croyances:
En Europe, le folklore transmis par voie orale (chants, contes) a laissé subsister d'anciennes croyances païennes, malgré l'influence dominante du christianisme et de la modernité. Voilà pourquoi il est erroné de classer les fées, comme créatures « fantastiques », terme lié à un style littéraire (puis cinématographique) qui réduit les fées à de simples fictions.
La croyance dans l'existence de telles créatures surnaturelles subsiste encore dans certaines contrées d'Europe : par exemple les pays scandinaves, ou bien l'Islande — où le tracé d'une autoroute fut dévié, afin d'éviter un lieu habité par les fées.
En France, des études ethnologiques d'après-guerre avaient relevé la subsistance de telles croyances, notamment en campagne auprès de personnes âgées. La Bretagne et l'Alsace, en raison peut-être d'une survivance des langues régionales, ont conservé de nombreuses traces du Petit Peuple, dans leur tradition orale et leur toponymie.
On peut aussi relier les fées, aux croyances animistes du Japon pour des créatures et esprits de la nature, liées à la mythologie shinto.
Dans la culture moderne, on peut également trouver la preuve de la pérennité de ces croyances (ou d'une résurgence) dans les cultes néo-paganistes ou néo-druidiques.
Distinctions:
Seelie & Unseelie:
Dans le folklore, de nombreuses classifications ont été faites à propos du Petit Peuple des fées. L'une des plus influentes est certainement la division entre la Cour Seelie (ou parfois Cour de l'Eté ou des Lumières) et la Cour Unseelie (ou parfois Cour de l'Hiver, ou des Ténèbres), d'après le folklore écossais. Le therme seelie vient du gaélique et signifie "bénis" (unseelie= "non bénis").
Autres:
L'autre est la distinction entre les fées vivant « en troupe », et les fées « solitaires », distinction émise notamment par William Butler Yeats.
Ces distinctions sont toutes deux utilisées pour caractériser les « fées », entendues dans le sens de toutes les créatures surnaturelles ; elfes, pixies, ogres, trolls… Elles accentuent l'étrangeté des fées, et se différencient d'une distinction plus manichéenne (plus moderne peut-être), présente dans les folklores scandinave et écossais, qui transposent sur le Petit Peuple les valeurs d'une morale humaine (Bien, Mal), et les différencient entre créatures « bienveillantes » et « malveillantes ».
Katharine Mary Briggs note qu'une troisième distinction peut être envisagée ; celle des fées « domestiques », qui vivent dans les demeures humaines.
Folklores du Monde:
La définition élargie des fées, permet alors de rassembler autour des créatures surnaturelles issues de diverses mythologies et folklores.
Folklore scandinave:
Les fées du folklore scandinave sont issues principalement de la mythologie nordique. On désigne dans le Bon Peuple, notamment : les elfes, les trolls, les gnomes
Folklore germanique:
Les fées du folklore germanique sont liées à la mythologie germanique, très semblable à la mythologie nordique. En plus de créatures semblables au folklore scandinave, on trouve spécifiquement : le Kobold et le Gobelin
Folklore celtique:
Les fées du folklore écossais, irlandais, anglais et breton semblent issues principalement de la mythologie celte.
Voir par exemple : la Banshee (ou Bansidh) qui habite le Sidh, personnage féminin connue en Irlande ayant des pouvoirs magiques.
Le korrigan breton (de la racine "korr" = nain) est proche du lutin.
Folklore français:
Croisement de plusieurs influences (celtique en Bretagne, germanique à l'Est et romane au Sud), on trouve en France notamment lutins, gobelins et korrigans, en plus de la « dame fée » (fata).
Cependant, quand la France est apparue, la mythologie était déjà bien fixée et les personnages merveilleux spécifiquement français sont des inventions littéraires ou des évolutions de personnages issus d'un folklore plus ancien.
Source: wikipédia