Qu'est ce que l'équilibre , le bonheur ?

Bonjour , 

Vu qu'on partait en hors sujet avec Al' sur un autre  sujet  et qu'on discutait sur la vision qu'on avait chacun de l'équilibre , j'ai préféré ouvrir un sujet spécial pour ça pour lui répondre pour qu'on arrête de partir en live . Mais bien sûr tout le monde est le bienvenu pour donner son avis , ses impressions , expériences personnelles etc ...Ca n'est pas sensé être un dialogue fermé entre moi et AL'. 

 

Al' A dit : a écrit:

Je pense que la stabilité heureuse est plus souhaitable que l'équilibre... L'équilibre me fait penser à quelque chose qui menace à chaque seconde de tomber d'un côté ou de l'autre, donc effort pour résister à la chute, angoisse de tomber, tension... et pas de zénitude.

Plus je vie l'équilibre et plus je me rends compte qu'il n'existe pas en tant que chose que je peux me représenter . 
Dans le bouddhisme on parle de vacuité des phénomènes , dans le Tao on parle de vide du Tao 
Mais moi j'ai l'impression que le bouddhisme parle  d'avantage d'un vide de représentation . 
Aristote disait : " La nature a horreur du vide " . Hors actuellement on sait que l'atome c'est 99, 99999 % de vide , idem pour l'univers .  Donc comment pouvons nous nous représenter notre propre nature dans ces conditions si elle n'est faite quasiment que de vide  ? Je ne dis pas que l'éveil  n'existe pas parce qu'il est essentiellement vide , mais qu'il n'existe pas en tant que chose qu'on peut se  représenter . Sans doute que c'est notre attachement conceptuel qui nous empêche de le vivre .

L'équilibre, aussi souhaitable et idyllique qu'il paraisse, ne me semble pas facile à vivre: on est toujours entre deux influences, deux chemins, deux points de chute. Ou même trois ou plus. L'inquiétude et la surveillance sont de mise. On ne peut pas rester au point zéro sans tension. C'est pour cela que je parlais de stabilité sereine comme celle d'un arbre ou d'un rocher, c'est moins délicat et subtile, mais aussi moins stressant.

Al' a écrit:

L'équilibre, aussi souhaitable et idyllique qu'il paraisse, ne me semble pas facile à vivre: on est toujours entre deux influences, deux chemins, deux points de chute. Ou même trois ou plus. L'inquiétude et la surveillance sont de mise. On ne peut pas rester au point zéro sans tension. C'est pour cela que je parlais de stabilité sereine comme celle d'un arbre ou d'un rocher, c'est moins délicat et subtile, mais aussi moins stressant.

Un arbre , un rocher , tous sont soumis à l'impermanence des phénomènes , à la dégradation , à la mort .  
Disons que ça prend plus ou moins de temps .
Je pense qu'il est vain d'imaginer un absolu en terme de stabilité . 
Il faut aussi s'adapter à l'impermanence .
Ce qui est cool aussi , c'est que la souffrance ne dure pas , puisque tout phénomène est impermanent .
Maintenant si on s'accroche à l'idée de l'existence d'un soi individuel , on va vouloir s'attacher à une stabilité ou pas de quelque chose ou plutôt d'un soi même individuel . Et on risque d'être déçu et de souffrir de ne jamais pouvoir atteindre un idéal qu'on fabrique . Hors il n'existe rien de tel que l'existence d'un soi individuel . J'existe parce que je respire de l'air , que je mange , que je bois etc .... Je n'ai pas d'existence individuelle ou autonome . Le problème de la souffrance vient peut être en partie de l'illusion d'un soi même individuel qui nous pousse du reste à croire que nous avons une existence purement locale qui souffre ici plutôt que là . Cela est sans doute vrai sur un plan relatif , on ressent tous la douleur , mais c'est peut être faux sur un plan relatif aussi . 
C'est pour cela que pour moi , l'éveil n'existe pas en tant que chose que je peux me représenter . Difficile de s'accrocher à un concept pour pouvoir le décrire .