Ils croient mais ne pratiquent pas

On ne les voit pas forcément à la sortie de l’église, de la mosquée ou de la synagogue. Mais ils ne sont pas athées pour autant. Comment vivent-ils la religion dans laquelle ils ont grandi ? Comment la transmettent-ils ? Hélène, Saba et Michèle racontent.

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Dans la nuit du 24 décembre, les églises seront nombreuses à afficher complet. Et le dimanche suivant ? Les mêmes bancs seront vides. 4,5 % des Français seulement se rendent à la messe chaque dimanche, pourtant, les deux tiers se disent toujours catholiques. 34 % des musulmans s’estiment, eux, croyants, hors de toute pratique (Enquêtes Ifop pour La Croix, décembre 2009 et août 2011).

Les fidèles « d’une fois l’an » sont croyants à leur manière, par conviction ou tradition, mais ils ont choisi de se passer aussi bien de la pratique que du soutien communautaire. « Il y a trois ou quatre générations, le fait d’adhérer aux rituels induisait la croyance, note [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], psychiatre et psychanalyste. Aujourd’hui, elle se joue entre soi et soi. Les croyants non pratiquants s’inscrivent dans cette quête individuelle. »

Souvent, c’est un pas de côté à négocier par rapport à l’héritage familial. Douloureux quand l’on décide de briser la chaîne et de ne pas se marier religieusement, de ne pas faire baptiser ou circoncire un enfant. Culpabilisant aussi. Docteure en anthropologie du fait religieux, Dounia Bouzar, auteure de Laïcité mode d’emploi (Éditions d’Organisation, 2010), parle de ces jeunes femmes musulmanes « qui ne supportent pas de prier à la mosquée, ne parlent pas arabe et ont une pratique très personnelle. Elles doivent résister à une double pression : celle de la famille, qui tient à transmettre une identité et une culture, et celle de la société, qui leur renvoie souvent que pour s’émanciper il faut laisser la religion derrière soi ».




Musulmane, catholique ou juive, la « pratique buissonnière » n’est pas évidente à transmettre. Comment concilier l’héritage familial avec sa trajectoire personnelle ?

En parlant de soi et en inventant des rituels différents, par exemple, sans contrainte et sous de nouvelles formes. Hélène, Saba et Michèle ont accepté de nous confier comment ils vivaient intimement l’ambivalence entre leur foi et la religion.





« Je n’ai pas besoin de l’église pour vivre ma foi »


Hélène, 25 ans, en recherche d’emploi dans le marketing
« Enfant, mes parents m’emmenaient à la messe avec mon frère et mes soeurs. Quand nous sommes devenus ados, ils nous ont laissé le choix de les accompagner ou non. Alors qu’au collège j’avais ralenti la pratique, j’ai rencontré au lycée une bande d’amis engagés dans l’aumônerie avec qui je suis revenue à la messe, tous les dimanches. En partant faire mes études supérieures, j’ai perdu cette dynamique de groupe. Je ne me voyais pas retourner seule à l’église, que je ne fréquente maintenant qu’aux grandes fêtes comme Noël ou Pâques.

Je n’en ai pas besoin pour vivre ma foi. Savoir Dieu présent dans ma vie est une force. Je le remercie dans les bons moments. En pensée, ou en entrant dans une église allumer une bougie et me recueillir en silence. Un moment que j’aime partager avec mon mari. Dans les passages difficiles, j’ai d’autant plus la conviction que Dieu ne peut pas m’abandonner. »

« J’ai rejeté les signes extérieurs de l’islam, mais pas l’islam »


Saba, 34 ans, employé dans un restaurant
« Au Sénégal, où j’ai grandi, j’ai appris, comme tout musulman, sourates et prières pendant mes années d’école coranique. Mes parents, très pratiquants, ne m’ont pas obligé à finir le cursus. À 19 ans, j’ai réalisé que certaines personnes pouvaient tenir de beaux discours tout en adoptant un comportement opposé. J’ai alors rejeté les signes extérieurs de l’islam, mais pas l’islam. Je ne vais pas à la mosquée, je ne suis pas les interdits alimentaires. J’ai arrêté de faire le ramadan. Mais je prie quand je me lève, quand je quitte mon appartement, le soir aussi, avec des sourates que je choisis.

Je me sens musulman, mais je ne vois pas l’intérêt de l’afficher, tant pis si c’est mal perçu. Croire en Dieu m’aide. L’homme a besoin d’une force supérieure pour s’orienter, pour avancer en s’efforçant d’être cohérent. L’islam demande d’être clair avec soi-même, avec les autres et avec Dieu : j’essaie de m’y employer. Je ne dis pas que c’est la voie la plus juste, mais c’est ma façon de vivre ma religion. »

« Le judaïsme me permet de me relier à ma lignée »


Michèle, 57 ans, responsable des ressources humaines dans une collectivité territoriale
« Je ne me dirai jamais athée, je suis plutôt en questionnement. En revanche, j’ai une certaine pratique. Le fondement du judaïsme n’est pas la foi, mais l’observance de lois et de rituels. Lorsque je célèbre les fêtes traditionnelles, je fais référence à l’Éternel. Est-ce que cela s’appelle prier ? Je ne sais pas. Mais ces textes millénaires, qui ont contribué à la perpétuation du peuple juif et l’ont porté face à la tentative de sa destruction par la Shoah, me permettent de me relier à ma lignée.

Quand nous avons eu des enfants, il nous a semblé qu’il n’y avait pas cinquante façons de transmettre le judaïsme. Et qu’il était difficile de faire référence à la culture juive sans passer par la religion. Mon fils a été circoncis. Jusqu’à sa bar-mitsva, il a suivi, comme ma fille, les cours de Talmud Torah avec un rabbin orthodoxe qui ne m’a jamais demandé si j’étais croyante. L’important, pour lui, était qu’ils reçoivent cet enseignement et entrent dans la communauté, ce que nous souhaitions en tant que parents. »



source: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

C'est vrai que de moins en moins de personnes sont pratiquantes,ou alors occasionnellement,et ce,dans toutes les religions.Je ne sais plus qui a dit (je l'avais lu quelque part,et ça m'est resté,car j'ai trouvé ca juste): "nul besoin de se déplacer dans un lieu de culte pour être croyant".Certaines personnes pensent comme ça,d'autres perdent la foi...malheureusement.On peut tout à fait étre très croyant,sans pour autant aller prier dans un lieu de culte...et pourtant on ressent un tel bien-être en entrant dans ce genre de lieu,il y'a quelque chose d'apaisant.

moi qui suis croyante et pratiquante, voudrais apporter mon témoignage : de plus en plus les personnes que l'on retrouve à l'église sont des personnes vrais dans leur foi; elles ne viennent pas par tradition, pour faire plaisir à la famille, ou pour suivre une majorité( comme à une certaine époque) donc cela donne des assemblées plus priante et plus en communion, donc plus portante d'ondes positives puisque tous les dimanches on prie pour les personnes malade, seules, endeuillées, accidentées, pour la planète, pour les dirigeants et pour nous mêmes. et justement quand il y a Pâques ou Noël ou La Toussaint, plusieurs sont là par tradition et certains ( surtout à Noël) pour le folklore et la communion des pensées positives, ( prières) me semble moins intense malgré qu'on soit plus nombreux. Si je pratique c'est aussi pour m'enrichir de rencontres et d'échanges sur la foi partager et toujours découvrir aussi à travers l'autre le regard de Dieu. C'est comme ici sur le fofo les échanges éclairent nos questionnements, apportent du réconfort et les textes de la Bible sont découverts à la lumière de chacun les uns ont vu ceci ou cela dans le texte et d'autres nous éclairent par leurs différents point de vue, donc toujours un enrichissement. Donc tant mieux si on pratique moins, mais au moins on pratique vrai et c'est cela l'essentiel.

Mamithere a écrit:

Si je pratique c'est aussi pour m'enrichir de rencontres et d'échanges sur la foi partager et toujours découvrir aussi à travers l'autre.
Donc tant mieux si on pratique moins, mais au moins on pratique vrai et c'est cela l'essentiel.

Je suis tout a fait d'accord avec toi !

Oui et je pense que chacuns réagit différement à se sujet.

Pour ma part et sans faire de polémique bien sûr, je pense qu'il n'y à pas besoin d'aller dans une église, mosqué, temple....pour prié. On peu prié comme on veut et ou on veut du moment que celà est fait avec le coeur.

Avant oui je rentrais facilement dans une église, maintenant c'est un peu plus difficile car je prend concience de certaines choses et de certains mensonges que l'être humain à fait. Et depuis aussi que j'ai pris connaissance que beaucoup de prêtre qui pratique les exorcismes, ne croivent pas au démon ....

Je pense que toutes forme de religions est basé sur beaucoup de mensonges et c'est d'ailleur c'est se qui met venu dans un rêve dernièrement.

Je ne pense pas, c'est mon avis personnel, que ce n'est pas parce que on ne va pas dans un lieu de culte que on ne peux pas se dire croyant. Je trouve sa positif que les gens se sentent plus en harmonie avec eux même en étant discret avec leurs croyances que trop exubérant et au final font plus de l'esbroufe qu'autre chose.

Citation :

Je trouve sa positif que les gens se sentent plus en harmonie avec eux même en étant discret avec leurs croyances que trop exubérant et au final font plus de l'esbroufe qu'autre chose.

Entièrement d'accord.

L'important c'est de ne pas obliger un enfant à suivre sa religion en argumentant qu'il sera libre de choisir plus tard !

Donc priez qui vous voudrez mais laissez vos enfants en dehors de ça!

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi menthe.

Chaque parents éduque leurs enfants de façons religieuse comme il le souhaite. Pour ma part je ne dit rien à mon fils, sauf quand il me demande se qu'est la croix, dieu, marie etc....la je suis lui explique de ma vision des choses à moi, même si j'ai fat catéchisme, comunion etc....j'ai ma propre vision de la religion et mon fils aura lui aussi sa propre vision à lui.

J'ai fait baptiser mes enfants quand ils étaient bébé, ils ont fait leur 1ère communion.
Mon fils ne croit plus en rien, mais ça ne m'empêche pas d'en parler avec lui, malgré ses moqueries, il a le droit de ne croire en rien, je pense que ça reviendra peut-être plus tard.
Ma fille est croyante mais pas du tout pratiquante, mais elle est plus ouverte aux discutions, surtout quand son frère ne n'en mêle pas.
Pour être clair, on élève nos enfants selon nos convictions, mais après ils ont le choix de croire ou pas, de pratiquer ou pas.

Mais chacun fait comme il le sent, on a tous notre libre arbitre.

Voilà tout à fait, moi même j'ai fait baptisé mon fils malgré ma vision de la religion, pour moi le bapteme est une purification de l'âme.

ce que je voulais dire, c'est qu'afin de respecter la libre pensée d'un individu en matière de religion il faut soit lui enseigner les plus grandes religions, si on en est capable, ou aucune. Car lui enseigner une seule religion sous pretexte qu'on est adepte de celle-ci , reviendrait à l'influencer. La preuve, en 2013,les adeptes qui se revendiquent d'une religion , le sont de la même religion que l'etaient leurs parents.

C'est comme si on adhérait à un parti politique et qu'on influençait son enfant en vue qu'il adhère aussi à ce même parti.

je ne suis pas croyante,ma fille non plus,pourtant je l'ai fait baptisée...pourquoi ? parce que ma mère m'a dit que si je devais "perdre" ma fille,on ne pourrait pas l'enterrer.Voila,la seule et unique raison qui fait qu'elle a été baptisée.Sans ça,je ne l'aurais sans doute pas fait .

??????[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Non en France, le maire de chaque commune fait en sorte que chaque citoyen soit entérré ou incinéré. Sinon ce serait un grave problème d'hygiène publique.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Bin ma mère me disait que je n'aurais pas le choix que de l'incinerer,si elle n'etait pas baptisée...bref,c'est fait depuis longtemps,et aujourd'hui,ce n'est plus ce qui me tracasse^^.

Et à l'époque on écoutais beaucoup nos parents.

Que maintenant c'est plutôt l'inverse, on écoute d'avantage nos enfants.

Aneyssa, juste une rectification ta maman voulait peut être dire enterrer à l'église, et bien non l'église accepte même les gens non baptisés si la famille demande que l'on prie pour le bien de l'âme de cette personne. Mais il est vrai qu'à une époque cela ne se faisait pas, comme quoi les vieilles idées reste dans l'esprit des gens. et l'église accepte aussi l'incinération parce que là aussi il y a des vieilles idées !
bon week end à tous

@ Lovely ... jolie réflexion inspirée ... en effet vivement l'équilibre en la matière ...

Que l'on soit adepte de telle religion n'est pas le véritable problème, tant que l'on est pas nihiliste ou négationiste. Nombre de valeurs, de bonnes valeurs, se retrouvent d'une religion à l'autre, avec quelques jolies nuances de couleurs et de formes. Défendons les valeurs qui rendent heureux ... et prions, ou méditons, chez soi ou ailleurs, encore une fois peu d'importance à cela.

Oui, je rêve parfois ... je rêves que je vis. Et au détour d'un moment inattention, je me dis que je me trompe peut-être. Le bonheur n'est-il pas d'arriver à vivre ses rêves ?