ah merci Lovely je pensais l'avoir mis au bonne endroit...
donc voici une histoire qu'elle raconte
Le moulin de ThéophileJe l'ai dit, ma vie de famille accapare beaucoup de mon temps,
et j'avoue que ne n'ai guère envie d'entendre parler d'âmes en
peine en pleine préparation des fêtes de Noël, alors que règne
déjà dans la maisonnée le parfum du sapin et des bougies. Gilles,
Jonathan et Gaétan sont en train de disposer les personnages de
la crèche, quand mon mari m'appelle de l'entrée :
- Il y a des gens qui veulent te voir. Encore une histoire de revenants,
je parie .....
M. et Mme Bailleul, après s'être excusés de nous déranger en un
moment pareil, me demandent si je suis bien la personne qui
s'occupe des phénomènes insolites, je les invite a entrer.
Il me parlent de ce qui les amème : une histoire de moulin
-Il n'arrête pas de tourner, dit Mme Bailleul,
Même la nuit !
Et son mari de m'expliquer qu'ils se sont installés dans un moulin
rénové dont ils entendent, hélas, la roue tourner sans cesse. Plus
précisément, c'est le bruit de la meule qui leur parvient. Alors
qu'elle ne bouge pas. Ils sont persuadés d'avoir affaire a un fantôme.
Ils ont besoin d'aide. Ils sont en plein désarroi.
Mon mari, qui a entendu la conversation, me fait comprendre que je
dois y aller : il veillera sur la maison pendant mon absence.
Le trajet jusqu'au vieux moulin dure une bonne heure. Je découvre
au bout du chemin une maison accueillante. Ici aussi, l'ambiance
est à Noël : une couronne en sapin décorée de petit anges et de
rubans rouges est suspendue a la porte.
Il règne a l'intérieur ce climat typique des soirs d'hiver d'autrefois.
Un odeur de feu de bois s'échappe de la cheminée.
- Vous avez une belle maison, dis je.
- Ne m'en parlez pas !! réplique M. Bailleul. Nous pensons la vendre !!
Ce bruit, vous comprenez..... Tenez !!!
Ca commence. Ecoutez ....
En effet, un grincement retentit
-Ca vient de la remise, reprend M. Bailleul
- Allons voir.
Un long couloir nous conduit au moulin proprement dit, là ou se trouvait
jadis le cœur de l'édifice. En effet, il y a une présence. Un courant d'air
familier me la signale. Rien d'agressif, cependant. Je pencherais plutôt
pour une entité qui n'arrive plus a se contrôler. Elle est partout a la fois !!!
J'ai toutes les peines du monde a la localiser. On entend au-dehors
couler une rivière : celle qui alimentait la roue.
La chatte de la maison vient me saluer
- Elle s'appelle comment ??
- Minouche, répond M. Bailleul
Quand je me penche pour la caressser, Minouche se hérisse et crache
en direction de la meule
J'ai alors une vision faite d'images très rapides qui figurent un homme
d'une soixantaine d'années portant un sac sur son dos, coiffé d'un béret,
vêtu d'une vareuse, chaussé de sabots. Cet homme dépose le sac près
de la roue. Il ôte son béret. Il tire un mouchoir de sa poche pour s'éponger
le front. Son chien, un épagneul, se couche sur le sol.
Je décris la scène aux Bailleul
C'est alors que l'homme tourne la tête vers moi.
Maintenant je vois parfaitement son visage, son épaisse moustache claire,
ses sourcils en broussaille. Il plisse les paupières, comme s'il essayait de
distinguer quelque chose dans le noir.
Le voilà donc, ce
meunier qui refuse de s'arrêter de travailler !!!
C 'est le prototype même du brave homme.
Il émane de lui une bonté que je perçois sans difficulté grâce a son aura
Mais au bout de quelques minutes, l'aura se modifie et devient plus
brillante. L'homme s'appoche de moi. Il ouvre les mains pour me les
montrer. Je ne comprends pas ou il veut en venir. Il insiste. Je finis
par saisir ce qu'il cherche a me dire a travers ce geste. Il est prisonnier
de sa tâche. Il est pareil a un disque rayé qui ne peut s'arrêter de
tourner......
Le
meunier s'approche d'un vieux coffre en bois. A genoux, il en soulève le
couvercle. Il en tire des documents - d'anciens actes notariaux, semble
t-il. J'ai trouvé ce qui le tourmente. L'aura m'indique que le
meunier se
sent coupable. C'est surprenant, mais l'explication ne tarde plus a me
parvenir. C'est une affaire de dette. Une dette qu'il est persuadé de n'avoir
réglée. Il s'est mis en tête de s'en libérer au prix d'un travail acharné !!!
Aussi étrange que cela paraisse, le brave
meunier ne sait pas qu'il est mort.
Son âme ignore qu'il n'est plus de ce monde. C'est pourquoi il continue son
travail. Nuit et jour.
Prisonnier a perpétuité de son idée fixe.
- Que dit-il ??? demande Mme Bailleuil
- Rien pour l'instant ....
La chatte est toujours aussi agressive. Ses yeux semble suivre le va-et-vient
du
meunier. Je me décide a intervenir
- Comment vous appelez-vous ???
- Théophile, répond une voix.
- Il faut vous reposer, Théophile.
Pas de réponse. Je recommence a dire la prière. Et tandis que je récite, me
parvient le murmure d'une chanson d'antan. Puis une deuxième présence se
manifeste si forte que même Mme Bailleul la ressent
- C'est un ami du
meunier, dis-je. Mort deux ans avant lui. Je crois que nous
allons avoir de l'aide.
- J'ai peur, dit Mme Bailleul en se serrant contre son mari.
- Ne vous laissez pas gagner par la peur, dis-je
Ayez confiance en l'au-delà....
- Vous, dit Mme Bailleul, vous avez l'habitude !!! Mais pas nous ....
Minouche regarde la fenêtre, puis se tourne vers moi. Elle est d'une humeur
plus calme. Je sens que les deux êtres sont partis vers leur nouvelle vie :
leurs vibrations se sont estompées rapidement. Tout est rentré dans l'ordre.
Cette pièce est rendue a elle-même. En caressant la roue de bois, je ressens
encore de faibles vibrations - dernière trace de la présence du
meunier Les Bailleul ne savent comment me remercier. Je leur dis que ma récompense,
c'est d'avoir délivré une âme en peine. Nous regagnons l'appartement ou la
maman de Mme Bailleul m'offre des gâteaux pour les enfants. Il me reste
plus qu'a regagner ma maison ......
ce livre et intéressant et je me suis souvent surprise a pleuré en le lisant
j'espère que cette histoire vous a plus ....