Il y a tendance actuellement à confondre le "paganisme" ou religion des Gentils avec diverses tendances religieuses hétéroclites actuelles.
Le paganisme réel, dont parlaient les pères de l'Église, désignait les grandes religions des Romains et des Grecs, pas très différentes de l'Hindouisme actuel. La religion romaine, basée sur le culte des ancêtres intercesseurs, croyant en des forces invisibles, universelles, bienfaisantes et immortelles qui dirigent le monde et que l'on sait se rendre favorables par la prière ou par une offrande (dont on se prive soi-même) et qui sont appelées sous le nom de Divi (les Saints ou les Dieux), desservie par un clergé de flamines, d'arvales et de vestales et par des collèges de pontife,s est tout à fait aux antipodes de ce que certains mouvements actuels désignent sous le nom de paganisme. Il n'est d'ailleurs pas erroné de dire que la Religion Romaine a déteint sur le catholicisme naissant.
On peut néanmoins noter que la "religion des Gentils" (ou religion des Goyim), se résumait à la vision qu'avaient les juifs et les premiers chrétiens des religions des "Autres". Ce qui recouvrait essentiellement à cette époque les religions grecque, romaine et égyptienne. On ne saurait donc limiter le monde à la perception qu'en avaient les juifs et les premiers chrétiens.
Ainsi, les Germains n'avaient pas de caste sacerdotale et ne croyaient, selon César, qu'aux divinités dont ils voyaient les effets. Quant aux Gaulois et aux Celtes, leur société s'organisait autour de la caste des druides, présidant à la fois au sacré et au temporel, puisqu'en plus d'intercéder auprès des divinités, ils présidaient au règlement des contentieux entre individus.
À l'heure actuelle, le terme désigne toute résurgence des anciennes religions de l'Europe pré-chrétienne. La déchristianisation dans les pays occidentaux s'accompagne en effet de la renaissance ou de l'apparition de courants religieux ou philosophiques très divers et souvent désignés par le terme générique « néopaganisme ».
Ce terme est bien sûr basé sur l'ignorance de ce qu'était la vraie religion hellénique ou romaine présentée comme étant basée sur l'hédonisme, le vice, le libertinage, la débauche, voire le culte des démons de la nouvelle religion chrétienne hostiles à l'ancienne croyance.
On pourra citer à titre d'exemple de religion néo-païenne, l'Ásatrú, signifiant littéralement « foi, croyance" en islandais moderne. Ce courant a été reconnu comme une religion à part entière en 1973 en Islande, en 2003 au Danemark.
Il peut aussi s'agir de « religions naturelles », c'est-à-dire basées sur le culte de la Nature, ou Cosmos, réalité englobante sacrée d'où proviennent les dieux et les hommes et au sein de laquelle dieux et hommes évoluent et se rencontrent dans un rapport différencié, mais en l'absence de toute transcendance ou de tout commencement absolu. Les dieux et les autres entités spirituelles sont immanents au monde et à l'homme qui participe souvent d'ailleurs de ce domaine sacré par son origine ou une part de sa constitution.
Dans le domaine philosophique, on considère souvent que la pensée de Nietzsche est un des fondements du néopaganisme, car directement opposée au judéo-christianisme, bien que Nietzsche n'ait voulu fonder aucune religion ni idéologie.
La crédibilité du néopaganisme a souffert de ce qu'au début du xxe siècle, il a été utilisé par les idéologies fasciste et nazie comme un moyen de lutte contre le christianisme par le biais du culte de la force, de la virilité, du chef, de l'État, autant de cultes condamnés par les encycliques "Non abbiamo bisogno" en 1931, contre le culte de l'État fasciste et Mit brennender Sorge en 1937, contre le culte du chef et de la race (le pape avait cependant accepté un concordat avec Mussolini lors des accords du Latran du 11 février 1929).
Aujourd'hui, les néopaganismes sont surtout par exemple, des courants de pensée « New Age », tout comme des renaissances druidiques ou de cultes germaniques, indépendants et indifférents au judéo-christianisme.